Pauvres douaniers. Voilà qu'on veut leur retirer des droits. Ils en ont déjà peu : pas le droit de sourire (ça, par contre, c'est par souci d'équité envers les voyageurs : moi aussi, j'ai l'air bête sur ma photo de passeport), pas le droit d'être affable, pas le droit d'utiliser leur gros bon sens.
Et voilà qu'on les réprimande pour avoir repéré un pédophile (voir le lien susmentionné). Remarquez que je comprends la consternation dudit amateur de ti-gars pas trop habillés : personnellement, je munis mon ordinateur d'un pare-feu justement pour ne pas que d'autres aient accès à mon disque dur. Quoique pour ma part, je n'ai rien à cacher... et que je laisse mon ordinateur à la maison quand je pars en voyage.
Les avocats du cabinet Blaney McMurtry n'apprécient apparemment pas, eux non plus, que les douaniers fouillent leur disque dur lorsqu'ils franchissent la frontière. En réaction à cette indiscrétion nécessaire, le cabinet a trouvé un moyen de s'assurer de ne rien perdre - parce que les douaniers, on s'en doute à les voir, sont plus doués avec l'intimidation, la matraque et le gant de fouille qu'avec la programmation DOS et les bogues informatiques.
Morale de cette histoire? À chacun son métier et les vaches seront bien gardées. Le job du douanier, c'est de repérer les crapules, et Sebastien Boucher n'avait qu'à être assez intelligent pour ne pas tenter de franchir la frontière avec du matériel pornographique juvénile; ou, du moins, à apprendre à gérer sa nervosité. Les avocats de Toronto n'ont pas le choix de faire traverser la frontière à leur Blackberry? Soit. Ils ont fait ce qu'ils avaient à faire, c'est-à-dire développé des mécanismes compensatoires.
Pour ma part, je devrai apprendre à me montrer moins honnête. Parce qu'à côté du matériel pornographique de Sebastien Boucher, la bouteille d'alcool que j'ai achetée « en trop » à Cuba fait bien pâle figure. Pourtant, c'est à moi que le douanier a fait passer 15 minutes à son comptoir, à 3h30 du matin, à l'aéroport de Québec. Tout ça pour quelques millilitres « de trop » - il faut lire dans « de trop » la notion litres achetés ailleurs qu'à la SAQ. Parce que c'est le gouvernement provincial qui a imposé à mon douanier de me donner le choix entre 1) lui laisser la bouteille de Menta Licor que j'ai ramenée des Antilles ou 2) lui payer une pénalité de 9,22 $.
Tout ça, à 3h30 du matin, après un vol de 4 heures, à travers des bagages trop nombreux et trop lourds, parce que j'ai empêché la SAQ de faire 9,22 $ de plus avec une bouteille de liqueur de menthe... que je ne trouverais pas, de toute façon, à la SAQ, puisque le produit que je rapporte n'y est pas vendu.
J'ai sacré, j'ai ouvert mon portefeuille et j'ai déboursé les 9,22 $ - ne serait-ce que pour ne pas que d'autres que moi fassent le party avec une bouteille que j'ai fait l'effort d'aller chercher à 3000 km de chez moi.
Et, du coup, j'ai contribué aux profits faramineux de la SAQ, une dictature plus sournoise que celle de Fidel dont le monopole lui a fait engranger 710 millions $ de profits pour l'exercice financier de 2006. « Le meilleur coup que le Diable ait réussi, dit Keyser Söze (incarné par Kevin Spacey dans Suspects de convenance), c'est de réussir à faire croire qu'il n'existait pas. »
SL
Et voilà qu'on les réprimande pour avoir repéré un pédophile (voir le lien susmentionné). Remarquez que je comprends la consternation dudit amateur de ti-gars pas trop habillés : personnellement, je munis mon ordinateur d'un pare-feu justement pour ne pas que d'autres aient accès à mon disque dur. Quoique pour ma part, je n'ai rien à cacher... et que je laisse mon ordinateur à la maison quand je pars en voyage.
Les avocats du cabinet Blaney McMurtry n'apprécient apparemment pas, eux non plus, que les douaniers fouillent leur disque dur lorsqu'ils franchissent la frontière. En réaction à cette indiscrétion nécessaire, le cabinet a trouvé un moyen de s'assurer de ne rien perdre - parce que les douaniers, on s'en doute à les voir, sont plus doués avec l'intimidation, la matraque et le gant de fouille qu'avec la programmation DOS et les bogues informatiques.
Morale de cette histoire? À chacun son métier et les vaches seront bien gardées. Le job du douanier, c'est de repérer les crapules, et Sebastien Boucher n'avait qu'à être assez intelligent pour ne pas tenter de franchir la frontière avec du matériel pornographique juvénile; ou, du moins, à apprendre à gérer sa nervosité. Les avocats de Toronto n'ont pas le choix de faire traverser la frontière à leur Blackberry? Soit. Ils ont fait ce qu'ils avaient à faire, c'est-à-dire développé des mécanismes compensatoires.
Pour ma part, je devrai apprendre à me montrer moins honnête. Parce qu'à côté du matériel pornographique de Sebastien Boucher, la bouteille d'alcool que j'ai achetée « en trop » à Cuba fait bien pâle figure. Pourtant, c'est à moi que le douanier a fait passer 15 minutes à son comptoir, à 3h30 du matin, à l'aéroport de Québec. Tout ça pour quelques millilitres « de trop » - il faut lire dans « de trop » la notion litres achetés ailleurs qu'à la SAQ. Parce que c'est le gouvernement provincial qui a imposé à mon douanier de me donner le choix entre 1) lui laisser la bouteille de Menta Licor que j'ai ramenée des Antilles ou 2) lui payer une pénalité de 9,22 $.
Tout ça, à 3h30 du matin, après un vol de 4 heures, à travers des bagages trop nombreux et trop lourds, parce que j'ai empêché la SAQ de faire 9,22 $ de plus avec une bouteille de liqueur de menthe... que je ne trouverais pas, de toute façon, à la SAQ, puisque le produit que je rapporte n'y est pas vendu.
J'ai sacré, j'ai ouvert mon portefeuille et j'ai déboursé les 9,22 $ - ne serait-ce que pour ne pas que d'autres que moi fassent le party avec une bouteille que j'ai fait l'effort d'aller chercher à 3000 km de chez moi.
Et, du coup, j'ai contribué aux profits faramineux de la SAQ, une dictature plus sournoise que celle de Fidel dont le monopole lui a fait engranger 710 millions $ de profits pour l'exercice financier de 2006. « Le meilleur coup que le Diable ait réussi, dit Keyser Söze (incarné par Kevin Spacey dans Suspects de convenance), c'est de réussir à faire croire qu'il n'existait pas. »
SL
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