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jeudi 13 mars 2008

La commande est passée

« L'acte de copuler
N'aura jamais été
D'une telle noblesse
Allons jouer aux fesses »
- Rock et Belles Oreilles, « Repeuplons » -


J'ai changé d'ordinateur. Je l'attends incessamment. C'est fou, les commandes par Internet. Ça simplifie tellement la vie. J'ai changé de clavier aussi. Non mais, quant à changer le reste... Une belle pièce, toute mince, soft touch, surtout - phénomène rare pour les PC de bureau. J'ai dû fourrager dans le Net pour en trouver un... à Vancouver. Puis, surprise : le gentil monsieur de Purolator - mon réparateur Maytag à moi - a mis le doigt sur ma sonnette hier matin. Foudroyant : 36 heures à peine après avoir passé la commande. Au moment où j'écris ces lignes, mon nouvel ordinateur, lui, parcourt la route depuis North Bay, en Ontario, avec ma nouvelle imprimante laser sur le siège du passager, question de faire la jasette (ou la clavardette, j'imagine) en chemin. Fascinant, l'univers des commandes en ligne. J'achète régulièrement sur Amazon aussi. J'y trouve à peu près tout ce que je cherche. Ils sont forts, chez Amazon : livres et DVD débarquent chez moi en deux jours ouvrables, lorsqu'ils proviennent de la maison-mère, à Mississauga.

Sur eBay, c'est moins évident : il faut être patient. Mais on y trouve de tout - comme chez Jean Coutu -, même un banc de neige (ce n'est pas le mien; pas encore, du moins). Y a un gars, Mario; lui, il veut trouver des enfants. Des enfants bien québécois, en fait. Il veut bien repeupler le Québec, mais pas avec n'importe quelle cochonnerie. Il veut de la qualité. Si c'est de l'usagé qui provient d'ailleurs, il se montre plus réticent. Et comme tout ou presque vient de la Chine, de nos jours, eh bien... Mario, il veut « acheter québécois », quitte à injecter 3 milliards de plus par année pour inciter les Québécoises à procréer. (Bizarre, quand même, qu'il soit question des Québécoises mais pas des Québécois dans cette histoire. Mario se dit peut-être qu'ils n'ont pas leur mot à dire. Ou qu'ils sont les manufacturiers et qu'une fois que Madame a reçu sa commande...)

Parce que c'est bien d'une commande qu'il s'agit. La députée adéquiste Linda Lapointe invite d'ailleurs les Québécoises « à se mettre à la tâche » : « Moi, j'en ai fait quatre, mais l'idéal, c'est d'en faire au moins deux », prétend-elle. Hmmm... L'idéal, s'il y en a un, n'est sûrement pas deux : oui, avec deux on renouvelle le couple, mais sans plus. À moins que Madame ne pense, comme son chef, que Monsieur n'a rien à voir dans le contrat. À ce compte, effectivement, deux, c'est l'idéal : la mante vorace est « renouvelée » et le p'tit dernier lui permet de croire qu'elle augmente l'espèce. On peut faire dire ce qu'on veut aux chiffres, après tout.

Le hic, avec eBay, disais-je, c'est qu'il faut être patient. Parce qu'on a beau vouloir acheter, certains ne sont pas prêts à vendre. À preuve :

Ce matin encore, je ne trouve pas ce que je cherche. Parce que Mario et moi, on ne cherche pas la même chose. Lui, il veut des procréatrices, des usines à enfants. Son émule du comté de Groulx aussi, apparemment : remarquez qu'elle dit qu'elle en « a fait » quatre, comme elle fait peut-être la meilleure tarte aux pommes du comté. De là à savoir si elle les élève aussi, ses quatre ou si, comme la tarte, ils tiédissent sur le comptoir, alors là...

De mon côté, c'est drôle, l'impression que j'ai, c'est que Mario aura beau déplier tous les billets verts qu'il trouvera, il ne changera pas la mentalité de plusieurs des femmes (et des hommes, n'en déplaise à Madame) de ma génération. Des femmes (et des hommes, je le rappelle) qui ont - ça fesse de le dire comme ça, mais... - d'autres chats à fouetter que de changer des couches et endurer les DVD de Bébé Mozart à journée longue - même si lesdits DVD sont vendus à rabais sur Amazon.

Dans ma génération, on est terrorisé à l'idée d'avoir à sacrifier ses temps libres, à mettre sur « Pause » la lecture de bons livres, à reléguer à la retraite les soupers en amoureux qui ont en arrière-plan de la musique au lieu de la p'tite affaire qui chigne. On veut continuer à se lever tard la fin de semaine, à improviser les soirées sans avoir à tenir compte de la disponibilité de la gardienne. Oui, on est égoïstes, mais c'est de même. Les baby-boomers ont tout pris pour eux; nous, on aimerait garder ce qu'on a réussi à obtenir. À 33 ans, j'ai au moins une dizaine d'années de retard sur la génération de mon père.

Plus encore que l'argent qu'il faut pour rester à la maison, c'est la volonté (voire la vocation) d'élever des petits que Mario devrait magasiner. Car c'est sur la mentalité de toute ma génération et la suivante qu'il faut agir, pas sur son portefeuille - même si cette génération est bien friande de tous les gadgets que la tête de la reine Élizabeth peut acquérir (j'écris ces lignes pendant que je recharge mon lecteur .mp3 sur l'ordinateur portable qui m'a permis de commander mon clavier soft touch).

Comprenez-nous bien : on adore se pratiquer à faire des enfants; le problème, c'est qu'on sait qu'à force de nous voir pratiquer, les autres s'attendent à ce qu'on finisse par réussir. Et là, il faut s'entendre sur le sens du mot réussir. Le défi de Mario est de parvenir à enlever de la tête des jeunes (moi, mon adorable C. et plusieurs gens que je connais) qu'ils ratent forcément leur vie - ou du moins qu'ils passent à côté de la Gratification des gratifications -, s'ils ne font pas d'enfants. C'est loin d'être une tâche facile pour des gens qui, comme moi, ont des passions comme le travail, les loisirs et des amis qui font pipi dans le pot depuis au moins 25 ans pour se valoriser.

La solution, Mario? Internet, je te dis. Internet et la Chine. Parce que Mario a beau vouloir mettre un frein à l'immigration, les Québécoises qui craignent les hanches qui élargissent, qui appréhendent les seins qui font mal à en saigner et qui savent qu'après un mois elles auront envie de se faire exploser la cervelle en mottons sanguinolents qui s'entremêleront sur les murs de la cuisine à la bouffe molle de bébé - ces Québécoises-là, bref, auront encore l'occasion pendant un bon moment d'aller acheter en Chine le poupon qu'elles n'ont pas envie et/ou le courage de faire. Apparemment, Internet a quelque chose à voir là-dedans - et pas que pour la réservation des billets d'avion. À preuve :

(Cliquez sur l'image pour l'agrandir.)

SL





vendredi 7 mars 2008

Flammèche : l'égalité des sexes

« Dans ce siècle qui a pour loi d'achever la révolution
française et de commencer la révolution humaine,
l'égalité des sexes faisant partie de l'égalité des
hommes, une grande femme était nécessaire. »
- Victor Hugo, Actes et paroles -

Certains en doutent encore : la femme est l'égale de l'homme. C'est ce que s'est dit Valerie Ray, de Athens, une petite ville du Tennessee, lorsque appelée à aller quérir son mari, Joe, chauffeur de taxi arrêté pour conduite en état d'ébriété.

Résultat? Un record en tandem d'idiotie et d'irresponsabilité, peut-être, ou une anecdote pour amorcer la fin de semaine avec des amis autour de quelques verres : le mari et la femme sont arrêtés, la même journée, pour conduite en état d'ébriété.

SL

jeudi 6 mars 2008

Flammèche : surissez, la vie est belle!

Après le maire Gendron à Huntingdon, le conseiller Drouin à Hérouxville, et même le maire Tremblay à Saguenay - chacun est ridicule à sa façon -, c'est au tour d'un maire français de faire parler de lui pour ses politiques municipales.

Le maire de Sarpourenx, dans le Béarn, Gérard Lalanne (qui n'a apparemment aucun lien de parenté avec PHILIPPE Lalanne), a tranché : ne meurt pas qui veut là où qui veut. En effet, Monsieur le Maire a affiché à la mairie, depuis le 13 février dernier, un arrêté municipal interdisant à ses concitoyens de décéder dans sa ville, s'ils ne disposent pas d'un emplacement au cimetière. Qui plus est, l'article 2 stipule qu'on sanctionnera les contrevenants pour leurs actes!

Jouons ensemble, vous le voulez bien? Tentons d'imaginer comment il est possible de punir un concitoyen du maire Lalanne une fois qu'il est mort.

- Le ramener à la vie? Hmmm... pas facile, facile.
- Le ramener à la vie et le nommer conseiller municipal?
- Mieux encore : le laisser pour mort mais conserver son nom sur la liste électorale - j'en connais deux qui l'ont fait : Duplessis et Sideshow Bob dans Les Simpson.

C'est comme pour la crème sure : que peut-il lui arriver de pire que de surir, une fois qu'elle a dépassé la date de péremption?

SL

lundi 3 mars 2008

Flammèche : un bluesman est mort

J'apprends aujourd'hui le décès du guitariste blues Jeff Healey, un musicien que je n'ai jamais tant écouté, mais qui a eu le mérite de persévérer et de devenir l'un des guitaristes les plus « originaux » de son époque par sa manière de gratter sa six-cordes, et ce, en dépit d'une cécité qui aura régi sa vie à partir de l'âge de un an. Son plus grand succès aura sans doute été la reprise de « While my guitar gently weeps » des Beatles, à la fin des années 1980.

Healey se démarquait des autres guitaristes en jouant en plaçant sa guitare à plat sur ses genoux, comme on le fait pour un résonateur square neck. Imaginez réaliser des solos dans cette posture des plus inconfortables (je le sais pour l'avoir essayé...).

Après une période tumultueuse au sein du groupe dont il était le leader - apparemment, le contrat longue durée du Jeff Healey Band avec sa maison de disques aura spolié les relations au sein du groupe au point que Healey affirme, en entrevue à l'été 2006, détester ses acolytes et n'avoir aucun plaisir à jouer avec eux... -, le musicien natif de Toronto formait un groupe de jazz, The Jazz Wizards, des aficionados du jazz du milieu du XXe siècle. Au sein de cette formation, Healey avait troqué la guitare pour... la trompette!

Je n'écoutais pas Jeff Healey mais, au risque d'avoir l'air un peu prétentieux, en tant que guitariste, ma Fender Telecaster 1971 est en berne chaque fois qu'un chatouilleur de cordes talentueux s'éteint après avoir laissé une marque au sein de notre petite communauté sélect d'effilocheurs de manches (et d'oreilles, hélas).

SL