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jeudi 29 mai 2008

Dangereux, l'anthropomorphisme...

Mon adorable C. et moi avons pris l'amusante habitude de nommer les choses, de leur attribuer un prénom : ainsi, le coupe-bordure, le lave-vaisselle, mes guitares, l'automobile - ils ont tous un nom. Même le petit arbuste que nous planterons bientôt et le plant de basilic qui a fièrement tenu bon à l'ombre de l'érable, l'an passé, ont l'honneur d'avoir reçu un nom de notre part. On blague avec ça, on s'amuse bien.

L'été dernier, on a fait la même chose avec deux homards. La première fois que mon adorable C. et moi mangions du homard ensemble. Avant de submerger nos convives dans l'eau bouillante, nous avons eu le temps de jouer un peu avec eux, de leur donner chacun un p'tit nom, d'imaginer leur vie avant la mort terrible qui les attendait.

Quand est venu le temps de déguster le mien, ça m'a fait tout drôle, et j'ai eu l'impression, pour paraphraser Hannibal Lecter, d'avoir [eu] un ami pour dîner. Je l'ai avalé un peu de travers.

Voilà un danger de l'anthropomorphisme. Qui sait : j'enverrai peut-être la main à mon char, le jour où je le laisserai au concessionnaire en échange d'un plus jeune...

***
Manifestement, mon adorable C. et moi ne sommes pas les seuls à avoir des manières qui frôlent la folie, aux yeux des autres. Seulement, elle et moi le faisons entre nous, pour rire. Je n'ai jamais eu l'intention d'aller présenter Woody, mon weed-eater, à mon voisin, et de nous décapsuler une bière à tous les trois. Il y en a, figurez-vous, dont la profession est d'accorder, semble-t-il, trop d'importance aux objets.

J'ai commandé hier un disque sur CD Baby, un des nombreux sites Web de vente en ligne. J'ignorais que le nom de l'entreprise avait à voir avec la manière dont on traite non pas le client mais... le disque qu'on vous envoie. Prenez une minute pour lire le courriel qu'on m'a envoyé pour confirmer que ma commande a été expédiée :

Your CD has been gently taken from our CD Baby shelves with
sterilized contamination-free gloves and placed onto a satin pillow.

A team of 50 employees inspected your CD and polished it to make sure
it was in the best possible condition before mailing.

Our packing specialist from Japan lit a candle and a hush fell over
the crowd as he put your CD into the finest gold-lined box that money
can buy.

We all had a wonderful celebration afterwards and the whole party
marched down the street to the post office where the entire town of
Portland waved "Bon Voyage!" to your package, on its way to you, in
our private CD Baby jet on this day, Wednesday, May 28th.

I hope you had a wonderful time shopping at CD Baby. We sure did.
Your picture is on our wall as "Customer of the Year." We're all
exhausted but can't wait for you to come back to CDBABY.COM!!

Thank you, thank you, thank you!

Sigh...

Sympathique, n'est-ce pas?

Tout ça pour un disque à 17 $. Si seulement le personnel de Meubl'en Vrac était aussi "cérémonieux" pour une table à 1200 $...

SL

samedi 17 mai 2008

Antiaméricains, les Canadiens?

À Doug Wortham


Un de mes sites fétiches est un forum consacré aux amateurs de lutte professionnelle - celle d'aujourd'hui mais surtout celle des beaux jours : Wrestling Classics. J'y passe quotidiennement faire mon tour. Une des beautés de Wrestling Classics, c'est la liberté qu'on a d'y démarrer des discussions sur des sujets d'intérêt général (tous ceux dont le titre s'amorce par OT (pour off topic)).

Un Américain y a démarré hier une discussion traitant de son amour des Canadiens. Rapidement, les réponses ont dévié vers le soi-disant antiaméricanisme des Canadiens. (En mars dernier, un homme me disait effectivement, lors de mon passage en terrain amish, dans le comté de Lancaster, en Pennsylvanie, être venu souvent au Québec alors qu'il travaillait pour le géant du chocolat Hershey. Il m'a avoué trouver ses voyages moins intéressants, après le 11 septembre, une fois qu'il s'est mis à sentir l'antiaméricanisme des Québécois, disait-il. Remarquez que le Québec et le Canada, ce sont deux choses, sans doute.)

Cela dit, une des réponses qu'on trouve sur cette page s'avère des plus éclairantes : celle de Richard Berger, un journaliste sportif (avec qui je n'ai jamais eu l'occasion de discuter sur le forum en question). Berger, d'origine américaine, vit au Canada depuis 1974. Je transcris ci-dessous sa réponse. C'est magnifiquement bien écrit et vraiment très lucide, à mon avis. J'espère seulement que les 5-6 lecteurs qui passent par ici (à part Doug, bien sûr) soient suffisamment à l'aise avec l'anglais écrit pour tout saisir de la vision de cet homme qui peut se targuer de bénéficier des deux visions - l'américaine et la canadienne. Bonne lecture.

SL

I can't go along with the "Canadians hate Americans" designation, although I can understand why it may sometimes seem as much. In my 32 years of living in Canada as an American, I have never ... as in not once ... been treated with anything approaching disdain, much less hatred.

What has happened in the past six or seven years is that a lot of anger has been directed at the American posture (as opposed to a blanket condemnation of those of us that were born in the U.S.A.). The ultra-aggressive use of force as anything but a last resort, both militarily and otherwise, will do that. Refusing to insist upon diplomatic resolutions with equal belligerence is all-too reminiscent of countries that fomented wars based on false pretenses in decades and centuries past.

If there is hatred for Americans by Canadians (and I'm not conceding that there is beyond some simple-minded individuals), it is misguided. But, make no mistake, there is anger. To call what the current U.S. administration has done to the world "Naziism" would be wrong. It isn't. However, it would not be unfair to characterize it as a uniquely American form of fascist behavior.

The dismantling of the Constitution, the refusal to acknowledge or even attempt to understand that there are cultures, values and viewpoints other than that which exists in a very small and tightly controlled sphere is genuinely frightening. The extreme right, which has been in control since one year after the turn of the millennium, has directly created so much destruction on a world scale in so many different ways and on so many different levels that it borders on Nihilism.

Those that hold the "my country right or wrong" canard have been in charge since '01. It is a dangerous world view; when permitted to flourish unchecked, the result is constant conflict accompanied by violence, or at least the threat thereof. Fear is a powerful tool, and in the hands of the cynical and those with an agenda, it is perilous. To attack another country based on the flimsiest of (contrived) evidence is beyond reprehensible. The rest of the world sees the Bush Gang as powerful criminals that have made the planet a much less safer place to be.

But someone from Canada or any other country that despises Americans out-of-hand aren't looking at the people, the vast majority of whom are decent and respectable. If the citizens are to be held accountable for anything, it's for not having smartened up to what they'd unleashed in 2000. Rather than owning up to the grievous error they'd made, they succumbed to Swiftboat-style tactics and allowed the poison to override their common sense in 2004.

Iraq and the world have paid an extremely heavy price for the fear-mongering the Bushes, the Cheneys and the Republican Congress (when it was in control) have deftly exploited in the guise of a "war on terrorism." It is THIS, not the American people, which Canadians and the world find so detestable.

mercredi 14 mai 2008

Flammèche : la divine permission

C'est confirmé : le Vatican nous donne le droit de croire aux extraterrestres.

Mais il faut les considérer comme des p'tits frères. Pas de ségrégation, du dialogue et hop! En route pour la messe en vaisseau spatial!

Des relations extra...conjugales avec une fille extra...ordinaire? Allez hop! On se téléporte jusqu'au confessionnal. À moins de monter à bord de la soucoupe nuptiale et de régler ça dans les règles de l'art par un mariage. Le problème, c'est de savoir où aller en voyage de noces... et comment consommer la nuit de noces... (Non mais les p'tits frères et les p'tites soeurs, z'en ont peut-être rien à battre du caressage et de l'embrassage.)

Sérieusement, une question demeure... Pourquoi le Vatican a-t-il besoin d'employer des astronomes? Pour déterminer quel chemin interstellaire le Saint-Père doit emprunter pour aller rendre des comptes au Grand Patron?

Pssttt, Monsieur Seize : si vous croisez un auto-stoppeur vert en route, donnez-lui un lift - si on peut pas s'aider entre frères...

SL


jeudi 1 mai 2008

Flammèche : une leçon de responsabilité... et de relativité

Hier soir, le 30 avril 2008, Steve Bégin est passé pour un imbécile en méritant une pénalité inutile, obtenue en réponse à un geste irresponsable, alors que son équipe revenait de l'arrière et semblait avoir trouvé une réponse à l'énigme Martin Biron. Bégin a ainsi débouté ses coéquipiers au Wachovia Centre de Philadelphie. Remarquez qu'il aurait pu faire pire et prendre en otage quelque 21 000 spectateurs au Centre Bell. Je n'ose pas imaginer le silence de consternation qui aurait inondé l'amphithéâtre après le but de Daniel Brière - celui-là même que Bob Gainey n'a pas réussi à attirer dans la Métropole, celui-là même que les spectateurs conspuent depuis le mois d'octobre à chacune de ses présences en sol montréalais.

Consolons-nous. En 1986, le défenseur recrue Steve Smith, qui jouait pour les Oilers, a sans doute fait pire. Dans le 7e match contre les Flames de Calgary, tandis que les Oilers des Gretzky, Kurri, Messier, Fuhr, Anderson et Coffey souhaitaient arracher une troisième Coupe Stanley en autant de saisons, Smith marquait dans son propre filet, causant l'élimination de son équipe. Je revois très bien l'image de la recrue, en larmes sur la patinoire. Je ne suis pas certain que le CH aurait remporté la Coupe cette année-là, s'il avait eu à affronter la grosse machine des Oilers.

L'erreur de Smith est presque aussi dramatique que celle du joueur de premier but Bill Buckner qui, aussi en 1986, laissait filer un roulant de Mookie Wilson, des Mets de New York, sous son gant, et permettait à Ray Knight de marquer le point victorieux, entraînant un septième match - que les Mets allaient remporter, ainsi que la Série mondiale.

Enfin, vous souvenez-vous de Florent Cantin? Le 31 décembre 1979, pendant le party du Nouvel An, le jeune homme de 21 ans, dans un geste d'étourderie, mettait le feu à une guirlande au centre social de Chapais. Résultat? Quarante-huit convives trouvaient la mort dans ce qui s'avère sans doute, près de 30 ans plus tard, la pire tragédie de ce village minier de l'Abitibi.

Le Canadien ne survivra peut-être pas à l'idiotie de Bégin; les milliers de spectateurs du Centre Bell et les Québécois qui voient la Coupe Stanley dans leur soupe depuis le début d'avril, oui. Même moi, qui me remets du fulgurant coup de poing que j'ai asséné à mon îlot - le pauvre - hier soir, je m'en remettrai.

SL