« Les chiffres sont aux analystes ce que les lampadaires
sont aux ivrognes : ils fournissent bien plus un
appui qu'un éclairage. »
- Jean Dion -
C'est ce soir que ça s'amorce. Et pour faciliter votre foi en le Canadien, qui traversera les Bruins en 5 parties, selon moi, fiez-vous aux chiffres. Bon, pas toujours facile de s'y retrouver, mais qu'à cela ne tienne : je vous aide. Les chiffres du Canadien, globalement, sont plus élevés que ceux des Bruins. D'abord, le CH a marqué plus de buts : 262 contre 212 pour Boston. Le Canadien compte aussi dans ses rangs 7 marqueurs de plus de 50 points, tandis que les Bruins n'en ont que 3. Oui, bon, les 7 du Canadien ne peuvent pas jouer en même temps sur la glace : il y en a 2 de trop. Qu'arrive-t-il si Guy Carbonneau tente subrepticement de faire jouer ses 7 cinquantenaires en même temps ? Deux d'entre eux sont susceptibles de se retrouver sur le banc des pénalités pendant 2 minutes. Pendant ce temps, Boston jouerait à 5 contre 3 et pourrait envoyer sur la glace ses 3 cinquantenaires - et même les gratifier de 2 autres gladiateurs, quitte à ce qu'il s'agisse de deux de pique -, tandis que le Canadien, penaud, serait limité à 3 de ses 7 cinquantenaires, maximum, sur la glace. (Il est bien vrai que 2 des 7 cinquantenaires du CH seraient disponibles, tandis que les 2 fautifs, contrits, se repentiraient au banc des pénalités, mais lesdits 2 tenteraient-ils, tout aussi subrepticement, de se glisser sur la surface de jeu qu'illico le CH compterait 4 cinquantenaires au cachot. C'est donc dire que s'il n'est pas discipliné - ou, pire, distrait -, le Canadien pourrait se retrouver avec 57,14 % de ses meilleurs atouts sur le banc des pénalités pendant, au mieux, 2 minutes, au pire, 4 minutes.)
Vous me suivez toujours ?
Bon, 57,14 %, c'est encore pas si mal, puisque le CH maintient une moyenne de 82,5 % lorsqu'il joue en infériorité numérique. À ce chapitre, il est 15e dans la Ligue, tandis que Boston est 28e. Oui, c'est vrai, j'ai affirmé que les chiffres du Canadien sont plus élevés que ceux de Boston et - vous êtes attentifs -, 28 est plus élevé que 15. Passons.
Bref, si le Canadien joue comme il est capable de jouer, il devrait vaincre Boston en 5, je le répète. Ce qui lui donnerait au bas mot 4 ou 5 jours pour se reposer avant d'affronter ses adversaires de la deuxième ronde. À moins qu'eux aussi achèvent leurs adversaires en 5 ou - pire - en 4. Consternant, n'est-ce pas ? Qu'est-ce qui est le mieux ? Quatre ou cinq jours à tenter de décompresser mais en ignorant qui sera son prochain adversaire, ou 2-3 jours à s'échiner à compter les heures pendant lesquelles le futur adversaire décompresse les pieds dans la glace en attendant que le CH dispose des Bruins ?
Angoissant.
Ça fait beaucoup de chiffres à retenir, soit. Mais vous n'avez rien vu encore. Pierre Côté, lui, aime le Canadien et, semble-t-il, aime encore plus les chiffres. C'est sans doute pourquoi il est le père de l'IRB - l'indice relatif de bonheur. Et comme s'il n'y avait pas suffisamment de chiffres dans l'univers du hockey, Côté en ajoute : paraîtrait que les succès du CH contribuent au bonheur des Québécois ! Et le bonheur, nous apprend Côté, peut être chiffré. Ainsi, en ce 10 avril 2008, j'ai peut-être un montant inférieur à celui de Marcel Aubut dans mon compte bancaire, mais je suis peut-être 10 fois plus heureux que lui, parce que mes Canadiens font les séries et ses Nordiques n'existent plus. Ouais. Mettons. Je me donne la fin de semaine pour y penser.
Côté nous apprend que 18 % des personnes sondées (quel pourcentage de la population, on l'ignore) avouent que les performances du Canadien influencent leur humeur. Ce nombre passe, apparemment, à 25 % chez les hommes. Côté ajoute que les 18-34 ans constituent 28 % des 18 % de x (!) dont l'humeur est influencée par le succès ou l'insuccès du CH. Bon. Prenons un exemple : 42 de mes élèves suivent mon cours de Communication; 100 % d'entre eux s'inscrivent dans le groupe des 18-34 ans. C'est donc dire que 0,5 %, peut-être, de mes élèves de Communication font partie de la portion de x dont parle Côté : ils sont influencés par les performances du Canadien. Difficile de vérifier, toutefois : 2/19 de l'un de ces deux groupes d'étudiants étaient absents ce matin. Cinquante pour cent de ces 2/19 étaient une fille et l'autre 50 %, un garçon. Comment savoir lequel des deux est peut-être susceptible d'être influencé par le jeu du Canadien ? Hmmm. Pas évident.
D'autant que ce sont des élèves originaires de Québec, et que Québec suit peut-être avec plus de détachement les performances du Canadien que Montréal elle-même. Pour être fixé, il faudrait connaître le pourcentage de Québécois intéressés au Canadien au point de déterminer l'humeur qu'ils adopteront le lendemain d'un match versus le pourcentage de Montréalais passionnés de leur équipe au point d'eux aussi modeler leur humeur sur celle de l'entraîneur. Et encore : Carbonneau ne bougonne pas toujours après un match. Ça se complique...
S'il faut en croire ce que révèle le palmarès des villes les plus heureuses de Pierre Côté, Québec arrive au 21e rang, tandis que Montréal déçoit avec un piètre 30e rang. Encore faudrait-il vérifier si on a sondé les 25 joueurs du Canadien de Montréal et, surtout, à quel moment. (Parce qu'ils sont Montréalais, eux aussi, du moins pendant 7/12 de l'année.) Tiens : le 3 octobre 2007, le CH l'emportait 3-2 en prolongation contre ses tortionnaires d'il y a deux ans, les Hurricanes. Ce soir-là, les joueurs de Carbo étaient sûrement heureux, mais jusqu'à quel point ? Après tout, se disaient-ils que 1/82 de la saison était réglé ou qu'il restait encore 81/82 de la saison à disputer ? Hmmm... Je parierais que 50 % de l'équipe se réjouissait du sort des Hurricanes tandis que les autres 50 % regardaient en avant... Surtout que du nombre, un fort pourcentage avait subi l'élimination aux mains de la Caroline il y a 2 ans...
Par contre, si on a interrogé les joueurs des Glorieux le 30 novembre (le lendemain de mon anniversaire, s'il y a un nombre que vous devez retenir, c'est bien celui-là), leur indice de bonheur devait faire pitié : défaite de 4-0 aux mains des Devils.
Bien embêtant, tout ça.
Reste que la ville la plus heureuse, selon Côté, est Sainte-Julie, une ville de 30 000 résidents située à 28,1 kilomètres de Montréal et à 228 kilomètres de Québec. Autrement dit, il est plus simple pour les Julievillois d'aller voir un match du Canadien qu'un match des Remparts, et ce, même s'il en coûte 10 fois plus cher pour voir Kovalev faire de la magie que Patrick Roy s'esquinter derrière le banc. En ce sens, oui, Pierre Côté a peut-être raison : pourquoi les Julievillois seraient-ils les plus heureux sinon pour l'accessibilité aux parties du Canadien ?
Ce qui complique les choses, enfin (j'achève, rassurez-vous), c'est que Côté nous apprend aussi que le bonheur dépend de la faculté des gens (combien ? on l'ignore) à vivre dans le présent ou dans le passé : la cote est de 79,10 pour ceux qui vivent dans le présent et de 70,10 pour les nostalgiques.
Bon. Supposons que je sois fanatique du Canadien mais pas au point de croire que Kovalev est meilleur et plus excitant que Maurice Richard. Logiquement (parce que c'est de logique mathématique qu'il est question depuis le début, non ?), je suis moins heureux qu'un amateur qui aimait bien Butch Bouchard, c'est vrai, mais qui se satisfait encore plus de Steve Bégin, bien plus spectaculaire malgré le fait qu'il n'ait obtenu que 3 buts, 5 passes, donc 8 points cette saison, et ce, en 44 parties. Mais qu'en est-il d'un nostalgique des Nordiques qui n'acceptera jamais que Sakic ait gagné la coupe à Denver, cependant que ledit nostalgique demeure à Sainte-Julie ? (Il faudrait, pour répondre mathématiquement à cette question, déceler le pourcentage de Julievillois - sûrement des traces, sans plus - qui ont suffisamment aimé les Nordiques pour se dire amateurs des Nordiques, et ce, malgré l'impossibilité ou presque d'aller à Québec voir jouer les Nordiques en personne, sinon en moyennant 456 km aller-retour, sans compter le prix du billet, du stationnement, des hot-dogs, de la bière...
Et l'optimiste, lui, qui croit à un retour des Nordiques dans la LNH (donc qui vit ni dans le présent ni dans le passé mais plutôt dans le futur) et souhaite demeurer les deux pieds bien ancrés à Québec (qui arrive, je le rappelle, 21e contre 30e pour Montréal au chapitre des villes heureuses, malgré la perte du Manège militaire et la présence du groupe Yes au prochain Festival d'été, faut-il le souligner) ? Comment calculer son bonheur, à lui ?
Bref, on n'en sort pas.
En attendant les prochaines statistiques de Pierre Côté sur le sujet, je regarderai le match ce soir, probablement à 8h, parce qu'avant, j'ai un 5 à 7 auquel je n'arriverai qu'à 6 pour boire une ou deux bières à 3 $ - donc plus de 3 fois mois chères qu'au Centre Bell, ce qui fait de moi un homme moyennement heureux, sans plus, puisque j'échangerais bien ma bière à 3 $ pour n'importe quel billet pour le match du CH ce soir ou samedi, à condition que quelqu'un consente à se départir à perte de beaucoup de bonheur en échange du bonheur, moindre, de boire une bière à peu de frais.
P.S. Avis au pourcentage de Québécois qui lisez ce blogue et regarderez le match ce soir (vous êtes sans doute 1/5 des lecteurs, c'est-à-dire moi-même) : essayez de le regarder en couple - le blogue de Côté nous dit que vivre en couple rend en moyenne plus heureux que vivre seul. Cela dépend peut-être, bien sûr, des activités que vous faites en couple : en effet...
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SL
sont aux ivrognes : ils fournissent bien plus un
appui qu'un éclairage. »
- Jean Dion -
C'est ce soir que ça s'amorce. Et pour faciliter votre foi en le Canadien, qui traversera les Bruins en 5 parties, selon moi, fiez-vous aux chiffres. Bon, pas toujours facile de s'y retrouver, mais qu'à cela ne tienne : je vous aide. Les chiffres du Canadien, globalement, sont plus élevés que ceux des Bruins. D'abord, le CH a marqué plus de buts : 262 contre 212 pour Boston. Le Canadien compte aussi dans ses rangs 7 marqueurs de plus de 50 points, tandis que les Bruins n'en ont que 3. Oui, bon, les 7 du Canadien ne peuvent pas jouer en même temps sur la glace : il y en a 2 de trop. Qu'arrive-t-il si Guy Carbonneau tente subrepticement de faire jouer ses 7 cinquantenaires en même temps ? Deux d'entre eux sont susceptibles de se retrouver sur le banc des pénalités pendant 2 minutes. Pendant ce temps, Boston jouerait à 5 contre 3 et pourrait envoyer sur la glace ses 3 cinquantenaires - et même les gratifier de 2 autres gladiateurs, quitte à ce qu'il s'agisse de deux de pique -, tandis que le Canadien, penaud, serait limité à 3 de ses 7 cinquantenaires, maximum, sur la glace. (Il est bien vrai que 2 des 7 cinquantenaires du CH seraient disponibles, tandis que les 2 fautifs, contrits, se repentiraient au banc des pénalités, mais lesdits 2 tenteraient-ils, tout aussi subrepticement, de se glisser sur la surface de jeu qu'illico le CH compterait 4 cinquantenaires au cachot. C'est donc dire que s'il n'est pas discipliné - ou, pire, distrait -, le Canadien pourrait se retrouver avec 57,14 % de ses meilleurs atouts sur le banc des pénalités pendant, au mieux, 2 minutes, au pire, 4 minutes.)
Vous me suivez toujours ?
Bon, 57,14 %, c'est encore pas si mal, puisque le CH maintient une moyenne de 82,5 % lorsqu'il joue en infériorité numérique. À ce chapitre, il est 15e dans la Ligue, tandis que Boston est 28e. Oui, c'est vrai, j'ai affirmé que les chiffres du Canadien sont plus élevés que ceux de Boston et - vous êtes attentifs -, 28 est plus élevé que 15. Passons.
Bref, si le Canadien joue comme il est capable de jouer, il devrait vaincre Boston en 5, je le répète. Ce qui lui donnerait au bas mot 4 ou 5 jours pour se reposer avant d'affronter ses adversaires de la deuxième ronde. À moins qu'eux aussi achèvent leurs adversaires en 5 ou - pire - en 4. Consternant, n'est-ce pas ? Qu'est-ce qui est le mieux ? Quatre ou cinq jours à tenter de décompresser mais en ignorant qui sera son prochain adversaire, ou 2-3 jours à s'échiner à compter les heures pendant lesquelles le futur adversaire décompresse les pieds dans la glace en attendant que le CH dispose des Bruins ?
Angoissant.
Ça fait beaucoup de chiffres à retenir, soit. Mais vous n'avez rien vu encore. Pierre Côté, lui, aime le Canadien et, semble-t-il, aime encore plus les chiffres. C'est sans doute pourquoi il est le père de l'IRB - l'indice relatif de bonheur. Et comme s'il n'y avait pas suffisamment de chiffres dans l'univers du hockey, Côté en ajoute : paraîtrait que les succès du CH contribuent au bonheur des Québécois ! Et le bonheur, nous apprend Côté, peut être chiffré. Ainsi, en ce 10 avril 2008, j'ai peut-être un montant inférieur à celui de Marcel Aubut dans mon compte bancaire, mais je suis peut-être 10 fois plus heureux que lui, parce que mes Canadiens font les séries et ses Nordiques n'existent plus. Ouais. Mettons. Je me donne la fin de semaine pour y penser.
Côté nous apprend que 18 % des personnes sondées (quel pourcentage de la population, on l'ignore) avouent que les performances du Canadien influencent leur humeur. Ce nombre passe, apparemment, à 25 % chez les hommes. Côté ajoute que les 18-34 ans constituent 28 % des 18 % de x (!) dont l'humeur est influencée par le succès ou l'insuccès du CH. Bon. Prenons un exemple : 42 de mes élèves suivent mon cours de Communication; 100 % d'entre eux s'inscrivent dans le groupe des 18-34 ans. C'est donc dire que 0,5 %, peut-être, de mes élèves de Communication font partie de la portion de x dont parle Côté : ils sont influencés par les performances du Canadien. Difficile de vérifier, toutefois : 2/19 de l'un de ces deux groupes d'étudiants étaient absents ce matin. Cinquante pour cent de ces 2/19 étaient une fille et l'autre 50 %, un garçon. Comment savoir lequel des deux est peut-être susceptible d'être influencé par le jeu du Canadien ? Hmmm. Pas évident.
D'autant que ce sont des élèves originaires de Québec, et que Québec suit peut-être avec plus de détachement les performances du Canadien que Montréal elle-même. Pour être fixé, il faudrait connaître le pourcentage de Québécois intéressés au Canadien au point de déterminer l'humeur qu'ils adopteront le lendemain d'un match versus le pourcentage de Montréalais passionnés de leur équipe au point d'eux aussi modeler leur humeur sur celle de l'entraîneur. Et encore : Carbonneau ne bougonne pas toujours après un match. Ça se complique...
S'il faut en croire ce que révèle le palmarès des villes les plus heureuses de Pierre Côté, Québec arrive au 21e rang, tandis que Montréal déçoit avec un piètre 30e rang. Encore faudrait-il vérifier si on a sondé les 25 joueurs du Canadien de Montréal et, surtout, à quel moment. (Parce qu'ils sont Montréalais, eux aussi, du moins pendant 7/12 de l'année.) Tiens : le 3 octobre 2007, le CH l'emportait 3-2 en prolongation contre ses tortionnaires d'il y a deux ans, les Hurricanes. Ce soir-là, les joueurs de Carbo étaient sûrement heureux, mais jusqu'à quel point ? Après tout, se disaient-ils que 1/82 de la saison était réglé ou qu'il restait encore 81/82 de la saison à disputer ? Hmmm... Je parierais que 50 % de l'équipe se réjouissait du sort des Hurricanes tandis que les autres 50 % regardaient en avant... Surtout que du nombre, un fort pourcentage avait subi l'élimination aux mains de la Caroline il y a 2 ans...
Par contre, si on a interrogé les joueurs des Glorieux le 30 novembre (le lendemain de mon anniversaire, s'il y a un nombre que vous devez retenir, c'est bien celui-là), leur indice de bonheur devait faire pitié : défaite de 4-0 aux mains des Devils.
Bien embêtant, tout ça.
Reste que la ville la plus heureuse, selon Côté, est Sainte-Julie, une ville de 30 000 résidents située à 28,1 kilomètres de Montréal et à 228 kilomètres de Québec. Autrement dit, il est plus simple pour les Julievillois d'aller voir un match du Canadien qu'un match des Remparts, et ce, même s'il en coûte 10 fois plus cher pour voir Kovalev faire de la magie que Patrick Roy s'esquinter derrière le banc. En ce sens, oui, Pierre Côté a peut-être raison : pourquoi les Julievillois seraient-ils les plus heureux sinon pour l'accessibilité aux parties du Canadien ?
Ce qui complique les choses, enfin (j'achève, rassurez-vous), c'est que Côté nous apprend aussi que le bonheur dépend de la faculté des gens (combien ? on l'ignore) à vivre dans le présent ou dans le passé : la cote est de 79,10 pour ceux qui vivent dans le présent et de 70,10 pour les nostalgiques.
Bon. Supposons que je sois fanatique du Canadien mais pas au point de croire que Kovalev est meilleur et plus excitant que Maurice Richard. Logiquement (parce que c'est de logique mathématique qu'il est question depuis le début, non ?), je suis moins heureux qu'un amateur qui aimait bien Butch Bouchard, c'est vrai, mais qui se satisfait encore plus de Steve Bégin, bien plus spectaculaire malgré le fait qu'il n'ait obtenu que 3 buts, 5 passes, donc 8 points cette saison, et ce, en 44 parties. Mais qu'en est-il d'un nostalgique des Nordiques qui n'acceptera jamais que Sakic ait gagné la coupe à Denver, cependant que ledit nostalgique demeure à Sainte-Julie ? (Il faudrait, pour répondre mathématiquement à cette question, déceler le pourcentage de Julievillois - sûrement des traces, sans plus - qui ont suffisamment aimé les Nordiques pour se dire amateurs des Nordiques, et ce, malgré l'impossibilité ou presque d'aller à Québec voir jouer les Nordiques en personne, sinon en moyennant 456 km aller-retour, sans compter le prix du billet, du stationnement, des hot-dogs, de la bière...
Et l'optimiste, lui, qui croit à un retour des Nordiques dans la LNH (donc qui vit ni dans le présent ni dans le passé mais plutôt dans le futur) et souhaite demeurer les deux pieds bien ancrés à Québec (qui arrive, je le rappelle, 21e contre 30e pour Montréal au chapitre des villes heureuses, malgré la perte du Manège militaire et la présence du groupe Yes au prochain Festival d'été, faut-il le souligner) ? Comment calculer son bonheur, à lui ?
Bref, on n'en sort pas.
En attendant les prochaines statistiques de Pierre Côté sur le sujet, je regarderai le match ce soir, probablement à 8h, parce qu'avant, j'ai un 5 à 7 auquel je n'arriverai qu'à 6 pour boire une ou deux bières à 3 $ - donc plus de 3 fois mois chères qu'au Centre Bell, ce qui fait de moi un homme moyennement heureux, sans plus, puisque j'échangerais bien ma bière à 3 $ pour n'importe quel billet pour le match du CH ce soir ou samedi, à condition que quelqu'un consente à se départir à perte de beaucoup de bonheur en échange du bonheur, moindre, de boire une bière à peu de frais.
P.S. Avis au pourcentage de Québécois qui lisez ce blogue et regarderez le match ce soir (vous êtes sans doute 1/5 des lecteurs, c'est-à-dire moi-même) : essayez de le regarder en couple - le blogue de Côté nous dit que vivre en couple rend en moyenne plus heureux que vivre seul. Cela dépend peut-être, bien sûr, des activités que vous faites en couple : en effet...
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SL
4 commentaires:
Du grand art, frérot, du grand Art!
Sache que nous serons au moins 2/5 à écouter le match ce soir, sans compter le pourcentage de mes collègues qui ne souhaitent qu'augmenter leur IRB ;)
Soeurette
(qui en ce 10, a toujours 28, mais qui dans 4, soit le 14, aura +1 et espère en corriger une bonne 20taine d'ici là!)
Alors, Monsieur Feu,
Collée contre vous sur le divan demain soir devant la télé (on sera 2), je serai encore plus heureuse qu'à l'accoutumée !
Je suis par contre sûre que c'est encore la partie féminine du 1/2 qui fera chauffer les ailes de poulêt...
C.
De loin le meilleur billet que j'ai lu sur les séries jusqu'à présent :)
On en parle ici justement : http://www.fanatique.ca/lnh/series-quand-les-blogues-sen-melent+2136.html
Pour ce texte-là, tu es vraiment parti en échappé, seul. Ou devrais-je dire, que tu l'as échappé ?
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