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mardi 1 avril 2008

De retour après la pause !

Trois semaines sans écrire, c'est long. C'est la première fois que je délaisse le blogue aussi longtemps. Pour cette raison, permettez-moi, chers lecteurs (oui, vous quatre, c'est à vous que je parle), de m'excuser pour cette léthargie intolérable.

C'est que je reviens de loin. D'une semaine de relâche marquée par un voyage éclair aux États-Unis, d'un retour au pays ponctué de réception de textes à corriger et d'une semaine (la dernière) passée à préparer mon premier spectacle musical solo. C'est ça, mes trois dernières semaines.

***
J'ai visité Philadelphie et Washington. Le territoire des Amish et le territoire de Bush. Un terreau fertile en histoire et en art, puis un autre bétonné de fonctionnaires.

Philadelphie, c'est plus que le tertre de Daniel Brière - aucune pancarte à son effigie en ville, soit dit en passant, ce qui réconforte sûrement Bob Gainey : les Flyers travaillent encore d'arrache-pied à faire les séries et Brière n'est pas le messie que l'équipe attendait. Philadelphie, c'est la première capitale des États-Unis, avant Washington, à la fin du XVIIIe siècle. C'est une ville belle, entretenue, propre, calme. Son quartier historique est magnifique; le Musée d'art de Philadelphie devrait se trouver parmi les sept merveilles du monde - du moins son intérieur : primo parce que c'est là que ça se passe et, secundo, parce que la partie arrière du bâtiment était en réfection au moment de ma visite.

Alors que mes élèves de Communication viennent de traverser les quelque 500 pages (grand format) de La théorie des cordes de Somoza, je regrette de ne pas leur avoir indiqué que le voyage dans le temps est accessible et que les cordelettes de ladite théorie n'ont rien à y voir. Suffit de descendre de quelques centaines de kilomètres au sud, jusque dans le comté de Lancaster et on recule soudain de 100 ans. Dans un tableau presque surréaliste se côtoient Amish et Américains au mode de vie « contemporain » (qui se désignent eux-mêmes sous le nom d'Anglais, étrangement). Des calèches que le manufacturier amish met apparemment 9 mois à mettre au monde se mêlent aux automobiles à essence. Sérieusement, le tour guidé de la petite municipalité de Bird-in-Hand nous apprend énormément sur les fondements du mode de vie des Amish, véritables Gaulois qui résistent au progrès technologique et scientifique... tant que faire se peut - et tant qu'évêque (le bishop du village) le veut.

Washington, pour sa part, est une ville plutôt désagréable quoique belle à certains égards, et assurément historique (les monuments à Jefferson et à Lincoln sont des veaux d'or qui commandent respect et... silence, comme l'a appris une de mes collègues à ses dépens. Après la messe du dimanche, il y a la vénération de la statue de Jefferson, un des pères de l'Amérique. Il fallait voir (et entendre) le policier chargé de faire respecter le silence et l'ordre dans l'enceinte consacrée à Jefferson indiquer « qu'[il] se chargerai[t] personnellement de sortir tout le monde si [nous] ne cess[ions] pas de parler ». Ah, l'ego américain et la propension à se penser plus gros qu'on ne l'est, comme le hérisson.).

Washington, c'est du gris : sur les bâtiments comme sur la figure des employés qui vous servent. « Peut-être parce qu'il fait plus frais, ces jours-ci », conjecture le commis sympathique (le seul, dans la siège des George - Washington et, hélas, Bush) du Musée Sacker, une des subdivisions de la Smithsonian. À part quelques bâtisses smithsoniennes, d'ailleurs, qui abritent certes du beau mais rien de comparable aux ambiances reproduites au Musée d'art de Philadelphie, peu de choses s'avèrent passionnantes dans la capitale états-unienne. Je pourrai toujours dire que je suis allé au Musée de l'espace et de l'aviation... dans l'espoir de trouver un comptoir alimentaire pour grignoter en milieu d'après-midi.

Reste qu'il faut vouloir se rendre au sud, quand on sait que ce n'est pas encore assez pour y porter des shorts (quoique le gazon soit effectivement plus vert chez le voisin, du moins à ce temps-ci de l'année...) et que le trajet coûte quelque 13 heures d'autobus. Treize heures sur l'Interstate 87, à compter le nombre de panneaux publicitaires le long de la route qui proposent autre chose que d'acheter des billets pour la loterie nationale ou une assurance (on n'était pourtant pas à Hartford).

Deux trouvailles, le long de la route : un panneau qui annonce une compagnie au créneau (et credo) singulier : We buy ugly houses. Besoin que j'en dise plus ? Une autre, la meilleure, à l'entrée de Philadelphie : une clinique de liposuccion dont le slogan est « WE SUCK ». Je l'ai rie pendant 5 minutes, de quoi me faire perdre 5 livres et épargner le prix qu'il m'en aurait coûté pour me les faire liposucer.

Une autre découverte ?, me demanderez-vous.

C'est long, l'État de New York. Et à part la ville des Yankees, c'est boisé et équipé en supermarchés à grande surface, l'État de New York. Imaginez le parc de La Tuque pendant 6 heures.

Y a de quoi regarder des films d'ados choisis par des cégépiens dans l'autobus et tenter désespérément d'y rester accroché pour éviter de se perdre le regard dans la forêt qui borde la route.

SL


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