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dimanche 28 février 2010

Marianne et Paul-Marie


Comme tout le monde, je me suis réjoui, au cours des derniers Jeux, de la médaille d'argent de Marianne St-Gelais. Je l'ai trouvée cute sur la deuxième marche du podium, après qu'elle a reçu sa médaille. Une petite fille, qu'on aurait dit. Marianne St-Gelais a une fraîcheur qui, sans rien enlever à Joannie Rochette et à sa peine, me l'a rendue plus sympathique que la jeune patineuse artistique. Sa candeur et sa bonne humeur font d'elle quelqu'un d'authentique. Une jeune femme qu'on voudrait tous comme amie, comme soeur ou comme fille. Marianne a l'air sain. En plus, elle est jolie, ce qui ne nuit pas. Et j'aime l'orthographe de son prénom, tiens.

Surtout, Marianne provient de la même ville que moi. Ils ne sont pas légions, les Félicinois qui mettent la ville jeannoise sur la mappe. Bon, on peut bien parler de Gaston Lepage et de Monique Leyrac, de Suzanne Lévesque passe encore, mais à quoi bon? Qu'ont-ils accompli de particulier?

À l'entrée de la ville, le flambeau hérité des Jeux du Québec de 1984 salue apparemment l'exploit de Marianne, selon ce que m'a rapporté mon père. Ce dernier m'apprenait d'ailleurs cette semaine que l'idée a été évoquée de nommer le Centre sportif de Saint-Félicien Centre sportif Marianne-St-Gelais ou Aréna Marianne-St-Gelais.

Je serais tout à fait d'accord. Le nom actuel est atone, générique, sans plus. Et il faut mettre en valeur les personnalités régionales dans leur patelin. Elles contribuent à la fierté de régions de moins en moins garnies.

Mais tant qu'à rebaptiser le Centre sportif, pourrait-on faire d'une pierre deux coups et rebaptiser aussi la bibliothèque municipale? Car Saint-Félicien peut bien se targuer d'avoir donné naissance à une grande athlète olympique, mais elle a aussi accouché de Paul-Marie Lapointe, un des grands poètes que le Québec ait connus et qui s'est illustré au milieu du siècle dernier, parmi Miron, Gatien Lapointe, Roland Giguère et les autres géants du vers national.

Notre-Dame-de-la-Doré, le village natal de ma mère, qui compte à peine 2500 âmes, a compris il y a un bon moment et a donné à sa modeste bibliothèque municipale le nom de Gilbert Langevin, un autre poète important. Je pense que Saint-Félicien peut se permettre un coup double.

Seulement, quand il est question de reconnaissance, la littérature accuse toujours quelques secondes de retard sur les meneurs...

SL


1 commentaire:

C. a dit…

Touchant, ton texte sur la jeune Marianne (je nous souhaite que notre fille soit à son image !).

Très vrai, mon chéri, ta pensée finale sur la littérature, qui malgré ses performances constantes, doit toujours pousser un peu du coude pour monter sur les podiums sociaux...